Pas toujours évident de s’y retrouver parmi les différentes disciplines qui gravitent autour des plantes médicinales, que sont l’aromathérapie, la phytothérapie et l’herboristerie. Bien qu’elles partagent certaines similitudes, chacune de ces disciplines a ses propres caractéristiques. D’autre part, chaque discipline requiert une formation spécifique pour acquérir des compétences et des connaissances précises. Découvrez dans cet article les principales différences et les points communs entre ces méthodes de soins naturels et faites votre choix.
Qu’est-ce que l’herboristerie ?
L’herboristerie est une pratique qui se base sur l’utilisation des plantes médicinales à des fins thérapeutiques. Elle s’intéresse à la plante dans son intégralité, de sa culture à sa préparation et jusqu’à sa mise en vente.
Une pratique traditionnelle qui consiste à utiliser des plantes entières ou leurs parties (fleurs, feuilles, racines, écorces) pour leurs propriétés médicinales. L’herboriste n’a pas forcément de formation médicale, mais possède une connaissance approfondie des plantes et de leurs usages, sait les cultiver, les préparer et les vendre.
Aujourd’hui, le statut des herboristes en France est particulier. En effet, les herboristes étaient habilités à vendre des plantes médicinales indigènes ou acclimatées, sauf celles figurant sur les listes des substances vénéneuses. Les plantes ou parties de plantes ne pouvaient pas être livrées sous forme de mélanges préparés (à l’exception de certains mélanges, sur autorisation du ministre de la Santé Publique).
Cependant, malgré son importance dans la culture et la santé françaises, l’herboristerie est confrontée à des défis et à des controverses. La réglementation stricte entourant la pratique de l’herboristerie a suscité des débats sur la reconnaissance et l’intégration de cette discipline dans le système de santé moderne. De plus, la concurrence croissante des produits pharmaceutiques et des compléments alimentaires a amené les herboristes à défendre la valeur unique des plantes médicinales dans le maintien de la santé.
Quel diplôme pour être herboriste ?
Le diplôme d’État d’herboriste a disparu en 1941, supprimé par le régime de Vichy et seuls les herboristes diplômés avant cette date ont pu continuer à exercer leur métier. Malgré le regain d’intérêt, certes croissant, pour l’herboristerie et la demande accrue de reconnaissance d’un diplôme d’herboriste, l’État français n’a pas pour l’heure pris de disposition en ce sens. D’autres pays européens, à l’instar du Royaume-Uni, de la Belgique, de l’Allemagne, de la Suisse et ou encore de l’Italie, reconnaissant le statut professionnel d’herboriste.
Cependant, il existe de nombreux organismes de formations qui proposent des formations en herboristerie pour acquérir des connaissances solides à propos des plantes médicinales, de leur préparation et de leurs propriétés.
Il est également possible de découvrir l’herboristerie en suivant une formation en phytothérapie avec un module sur l’herboristerie.
Loin de la tradition de l’herboriste en France, il existe néanmoins, à l’heure actuelle, un titre RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles), soit une certification professionnelle reconnue, celui de « Paysan herboriste ». Le paysan-herboriste exerce une activité agricole, en cultivant des plantes sur ses parcelles et en les récoltant. Il effectue également de la cueillette de plantes sauvages. Il fabrique et vend ses préparations en circuits courts en informant sur ses produits. Il intervient donc dans toutes les étapes du processus, de la production à la commercialisation.
Qu’est-ce que la phytothérapie ?
La phytothérapie, quant à elle, consiste en l’utilisation de plantes médicinales sous forme de différents galéniques (compléments alimentaires, de tisanes, d’extraits liquides ou teinture mère). Contrairement à l’herboristerie qui utilise principalement des préparations à base de plantes fraîches, la phytothérapie fait souvent appel à des formes galéniques plus concentrées et standardisées.
Les phytothérapeutes s’appuient sur des études scientifiques pour évaluer l’efficacité et la sécurité des plantes médicinales, et pour déterminer les dosages appropriés.
Qui peut pratiquer la phytothérapie ?
La distinction entre un phytothérapeute et un conseiller en phytothérapie réside essentiellement dans leur niveau de formation et le cadre de leur pratique.
Le phytothérapeute
- la formation : généralement, un phytothérapeute a une formation approfondie en médecine, en pharmacie ou en naturopathie, avec une spécialisation en phytothérapie.
- la pratique : il peut diagnostiquer des problèmes de santé et prescrire des traitements à base de plantes médicinales. Son approche est fréquemment intégrée dans un cadre médical plus large.
Le conseiller en phytothérapie :
- la formation : un conseiller en phytothérapie peut avoir une formation en phytothérapie, souvent centrée sur les plantes médicinales et leur utilisation, sans nécessairement avoir un diplôme médical.
- la pratique : il fournit des conseils sur l’utilisation des plantes et des compléments à base de plantes, mais ne peut pas diagnostiquer des maladies ou prescrire des traitements médicaux.
En résumé, le phytothérapeute a généralement une formation plus poussée et une capacité à traiter des affections médicales, tandis que le conseiller en phytothérapie se concentre sur l’orientation et les conseils concernant l’utilisation des plantes.
Quelle est la différence entre phytothérapie et herboristerie ?
La phytothérapie et l’herboristerie, bien que liées aux plantes médicinales, divergent dans leurs approches. La phytothérapie adopte une démarche scientifique, s’appuyant sur des études cliniques pour valider l’efficacité des principes actifs végétaux. Elle privilégie des formes galéniques standardisées comme les gélules ou les extraits concentrés.
L’herboristerie, quant à elle, incarne une tradition ancestrale axée sur l’usage holistique des plantes. Les herboristes maîtrisent l’art de cultiver, récolter et préparer les plantes sous forme de tisanes ou de mélanges personnalisés.
Leurs domaines d’application diffèrent également :
- La phytothérapie cible des problèmes de santé spécifiques
- L’herboristerie vise un équilibre global du corps humain
Le choix entre ces deux approches dépend des besoins individuels et des préférences de chacun.
Quelle est la législation relative à la vente de plantes médicinales ?
En France, à l’heure actuelle, seulement 148 plantes médicinales peuvent être mises en vente librement et sans prescription médicale, depuis le décret du 22 août 2008, modifié par l’arrêté du 20 juin 2013.
Ainsi, les plantes en vente libre, au même titre que les compléments alimentaires, ont le statut de denrées alimentaires et sont soumises et réglementées par la DGCCRF.
Ces plantes peuvent être vendues dans des magasins spécialisés dans le bien-être ou bien en magasins bio, à condition de ne pas être accompagnées d’indications thérapeutiques.
Mise en garde : Les préparations à base de plantes médicinales doivent obtenir une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) délivrée par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). Cela assure que les produits respectent des standards de qualité, d’efficacité et de sécurité.
Qu’est-ce que l’aromathérapie ?
L‘aromathérapie, quant à elle, utilise les huiles essentielles extraites de plantes pour traiter divers troubles physiques et émotionnels. Les huiles essentielles sont obtenues par distillation à la vapeur ou extraction à froid, à partir de plantes telles que la lavande, la menthe poivrée ou le citron. Elles sont ensuite utilisées en inhalation, en massage ou en diffusion pour leurs propriétés thérapeutiques.
L’aromathérapie repose sur les effets des composés actifs présents dans les huiles essentielles, qui peuvent agir sur le système nerveux, le système immunitaire ou la circulation sanguine. Elles sont un soutien efficace pour la gestion de certains troubles et de certains petits maux.
Bon à savoir : les huiles essentielles sont en vente libre à l’exception de 15 d’entre elles qui présentent des risques trop élevés de toxicité.
Il est nécessaire d’acquérir des connaissances scientifiques précises pour utiliser correctement les huiles essentielles, seules ou en synergie, car celles-ci sont très puissantes et des règles de dosage et d’administration doivent être suivies pour une utilisation en toute sécurité.
Qui peut pratiquer l’aromathérapie ?
L’aromathérapie est une pratique réglementée qui peut être exercée par des professionnels qualifiés. Les personnes autorisées à pratiquer l’aromathérapie sont généralement des aromathérapeutes certifiés, des professionnels de la santé tels que les infirmiers, les sages-femmes, les kinésithérapeutes ou les médecins, ainsi que des professionnels de la beauté et du bien-être comme les esthéticiennes ou les masseurs.
Les aromathérapeutes certifiés ont suivi une formation spécialisée dans l’utilisation des huiles essentielles et des plantes aromatiques à des fins thérapeutiques. Ils sont en mesure d’évaluer les besoins individuels de leurs clients et de formuler des mélanges d’huiles essentielles adaptés à leurs besoins spécifiques. Il existe de nombreux organismes qui proposent des formations en aromathérapie en ligne ou en présentiel.
En résumé, bien que toutes ces disciplines utilisent les plantes à des fins thérapeutiques, elles se distinguent par :
- leurs méthodes de préparation,
- leurs modes d’administration
- leur approche scientifique.
L’herboristerie met l’accent sur l’utilisation des plantes médicinales sous leur forme naturelle, l’aromathérapie se concentre sur les huiles essentielles tandis que la phytothérapie intègre les connaissances scientifiques pour formuler des produits à base de plantes standardisés. Ces approches complémentaires offrent une diversité d’options pour ceux qui souhaitent recourir aux bienfaits des plantes pour prendre soin d’eux de façon naturelle.