David s’est reconverti à 48 ans dans les soins naturels. Après des années en tant que cadre dans le secteur du nucléaire, il s’est tourné vers l’apiculture et s’est formé à nombre de techniques de soins naturels, dont l’apithérapie, l’aromathérapie et la phytothérapie chez Hippocratus, pour devenir conseiller.
Parlons apiculture…
À quoi ressemble une journée-type en tant qu’apiculteur ?
Le métier d’apiculteur est rythmé par les saisons, alors il n’y a pas réellement de journée-type. Selon les périodes de l’année, on doit mener et mettre en place des actions. Au printemps, on doit par exemple passer régulièrement au rucher pour surveiller l’évolution des colonies, ou encore prévenir des essaimages… Quant aux transhumants, ils déplacent leurs ruches sur des sites de production. En général, la visite de printemps, je la fais au mois de mars. Mais cette année, avec le mauvais temps qu’on a eu, je ne l’ai effectuée qu’en mai. L’été, c’est la période des récoltes, de l’extraction, de la mise en pot, du conditionnement, ou encore de la vente. À partir du mois de septembre, on surveille les colonies afin de les préparer pour l’hiver. Cela dépend des régions, mais ici, à Valensole, à partir d’octobre/novembre, on effectue la dernière visite d’automne : la visite d’hivernage. Puis, on ne touche plus aux ruches jusqu’au mois de février/mars.
Ainsi, tout au long de l’année, on a différentes actions à réaliser mais on n’a pas de calendrier-type. S’il y a des cadres, on peut préparer des cadres, désinfecter le matériel… En somme, on vit avec la Nature et ses conditions climatiques.
Aurais tu une anecdote marquante à partager avec nous ?
Pour vous raconter une petite anecdote, qui n’est pas forcément heureuse, j’ai travaillé avec deux autres apiculteurs, Franck et Jean-Claude. Pour pouvoir installer des ruches, on a récupéré une parcelle. On a passé plusieurs semaines à préparer le terrain, à déboiser, à faire des supports, à creuser pour mettre à jour une source pour que les abeilles aient de l’eau. Puis, nous avons vérifié si tout allait bien pour transhumer le jour suivant. Nous sommes partis avec une remorque de quarante ruches. Une fois arrivé sur les lieux, on remarque qu’il y avait quelqu’un d’autre qui était venu piquer l’emplacement. C’est un peu la guerre dès qu’il y a la lavande (rires).
Raconte nous ta première rencontre avec les abeilles ?
C’est grâce à l’un des deux apiculteurs avec lesquels je travaille, Franck, qui est un ami de très longue date, que j’ai « rencontré » les abeilles. Cela fait 30 ans qu’on se connaît. Il est tombé il y a longtemps dans l’apiculture. Il faut savoir que nous, les apiculteurs, nous sommes des gens très bavards et généralement très passionnés. Donc, comme souvent, je l’écoutais me parler d’abeilles. À chaque fois, il me racontait quand il allait ouvrir ses ruches, quand il allait récolter son miel. Puis un jour, il m’a dit : “J’ai des ruches à déplacer, est-ce que tu peux venir m’aider ?”. Depuis le temps qu’on en parlait, je l’ai donc accompagné pour la transhumance. On a ouvert une ruche et j’ai été immédiatement saisi et fasciné. Tout d’abord, je m’attendais à être agressé par les abeilles. La plupart des gens pensent que dès qu’on ouvre une ruche, c’est “Star Wars” mais non ! Elles étaient très calmes. Elles ne me prenaient même pas en considération. En écoutant ses explications, la passion est née ! Cela a été comme un coup de foudre ! J’ai été fasciné par la vie qui grouillait dans cette ruche : 60 000 abeilles dans un cube qui de 50 cm de côté, et tout est organisé, tout est réglé au millimètre.
Puis, j’ai eu mes deux premières ruches. Petit à petit, je montais mon cheptel. La passion ne m’a jamais quitté depuis.
On travaille avec du vivant et même si on sait approximativement ce qu’on va trouver dans la ruche, ce n’est jamais pareil. Les abeilles ont un caractère. Il y a des jours où elles sont de bonne humeur, il y a des jours où elles sont de mauvaise humeur, des moments où elles veulent être sympathiques, d’autres un peu moins… Elles nous font comprendre quand on les dérange ou quand on est les bienvenus. C’est un monde vraiment fascinant. Dès qu’on commence à s’y intéresser, on apprend que c’est un insecte qui connaît les mathématiques, doué de son propre langage, et capable de prendre des décisions.
Quels sont tes projets à venir, du côté des soins naturels ?
Je suis à la fin de mes études, si l’on peut dire. J’ai été certifié par Hippocratus en phyto-aromathérapie, en apithérapie et en micronutrition, et je vais poursuivre avec la formation en alimentation thérapeutique, puisque cela a été validé par mon financeur. Je viens de terminer aussi, en parallèle, deux formations : l’une en homéopathie et l’autre sur les fleurs de Bach.
En octobre, je m’installerai en tant que Conseiller, en cabinet, à Manosque. J’aimerais faire bénéficier du savoir acquis grâce à mes formations.