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Effets du CBD : au-delà des idées reçues avec le Docteur Tourrasse

Le CBD, ou Cannabidiol, suscite depuis quelques années un intérêt croissant pour ses multiples bienfaits, mais aussi controverse et polémiques. Non stupéfiant et sans dépendance, il présente des effets psychoactifs apaisants, ainsi que des vertus anti-inflammatoires, antioxydantes et anxiolytiques reconnues. Néanmoins, son usage peut aussi engendrer des effets secondaires... Tendance passagère ? Produit miracle ? Risque d'accoutumance ? Entretien avec le Docteur Tourrasse sur le sujet.

15 min. de lecture

publié le

par Pauline

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Le CBD, ou Cannabidiol, suscite depuis quelques années un intérêt croissant pour ses multiples bienfaits, mais aussi controverse et polémiques. Non stupéfiant et sans dépendance, il présente des effets psychoactifs apaisants, ainsi que des vertus anti-inflammatoires, antioxydantes et anxiolytiques reconnues. Néanmoins, son usage peut aussi engendrer des effets secondaires… Produit miracle ou tendance passagère ? Risque d’accoutumance ? Analysons ses caractéristiques et usages sous la supervision du Docteur Tourrasse, médecin généraliste et phyto-aromathérapeute.


C’est quoi, le CBD ?

Avant de parler du CBD en lui-même, intéressons-nous d’abord à la provenance de cette molécule. Elle est bel et bien issue du cannabis, également connu sous les noms de marijuana ou de chanvre indien, utilisé par l’homme depuis le Néolithique (environ 8000 ans avant notre ère). 

Plante millénaire, polyvalente et universelle

Le cannabis intervient de manière décisive dans de nombreuses civilisations anciennes, notamment en Chine, en Inde, en Perse, en Égypte et en Grèce. Le chanvre, l’une de ses variétés, était particulièrement prisé pour ses fibres robustes. D’ailleurs, son utilisation dans la fabrication de textiles remonte à des temps immémoriaux. Jusqu’au XVIIIe siècle, plus de la moitié des vêtements étaient confectionnés à partir de ses fibres. Versatile, cette plante a également servi à la production de voiles de bateau, de drapeaux, de draps, et même de papier. Dans le domaine artistique, le chanvre a aussi laissé son empreinte. De grands maîtres tels que Vélasquez, Rembrandt ou encore Goya ont en effet peint leurs chefs-d’œuvre sur des toiles de chanvre. Au-delà de son utilisation textile et artistique, le chanvre a également trouvé sa place dans la construction, en tant qu’isolant. 

L’histoire du CBD en tant que molécule distincte est plus récente. Sa découverte remonte seulement à 1940, lorsqu’une équipe de chercheurs américains de l’Université de l’Illinois l’a isolé pour la première fois à partir d’un extrait de chanvre. Cependant, à l’époque, le CBD était considéré comme toxique, ce qui a ralenti les recherches pendant plusieurs années. Ce n’est qu’en 1963 que le chimiste israélien Raphael Mechoulam, de l’Université Hébraïque de Jérusalem, réussit à mettre le doigt sur la structure exacte du CBD, et l’année suivante qu’il parvint à synthétiser le CBD et le THC, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles recherches sur les applications pharmacologiques de ces molécules. 

Aujourd’hui, le CBD est reconnu comme l’un des principaux cannabinoïdes présents dans le cannabis, aux côtés du THC. Il représente jusqu’à 5% de la composition de certaines variétés de chanvre. Bien que ses effets thérapeutiques soient encore à l’étude, il suscite néanmoins un intérêt croissant dans les secteurs médical et du bien-être.

Pourquoi fait-il autant parler de lui ?

Dans les années 70, l’usage récréatif du cannabis a pris le pas sur ses usages rituels et thérapeutiques, ouvrant la voie à une augmentation significative des cas d’addiction. Cette période, marquée par une révolution musicale et l’émergence de nouvelles substances psychoactives, a vu l’arrivée de puissants psychotropes sur la scène culturelle et scientifique, influençant la création artistique et la recherche. On peut citer l’utilisation du peyotl par l’anthropologue Carlos Castaneda, le LSD par les Doors, l’héroïne par Lou Reed, l’opium (ou « brown sugar ») par les Rolling Stones, et les acides par Alice Cooper et Patti Smith.

Si ces corps chimiques ont alimenté l’inspiration de nombreux artistes, ils sont aussi devenus un véritable fléau, souvent consommées au détriment de leur santé, voire au péril de leur vie.

Le cbd est-il une drogue ?

Sur le plan scientifique, de nombreux chercheurs ont également exploré les drogues psychotropes, à l’instar de Timothy Leary. Dans les années 60, ce psychologue, écrivain et militant américain défendait l’idée que des substances telles que le LSD pouvaient ouvrir des voies thérapeutiques pour le traitement de troubles psychiatriques sévères. Ses travaux ont ouvert de nouvelles perspectives dans la compréhension des états de conscience altérés, mais aussi contribué à un climat de suspicion généralisée. 

Le mouvement psychédélique ayant entraîné de nombreuses personnes dans son sillage, le sujet est devenu un véritable problème de santé publique. Cette situation a conduit à un amalgame entre drogues dures et douces et à une répression mondiale de toutes les substances issues du cannabis, y compris le CBD, malgré l’absence d’effets psychotropes de ce dernier. De fait, le CBD ne provoque pas d’euphorie ou de « high » comme le THC (tétrahydrocannabinol), principal composé psychoactif du cannabis. 

Ce contexte répressif a considérablement freiné la recherche scientifique sur les propriétés thérapeutiques du cannabis et de ses dérivés. Cette situation a également longtemps empêché une communication scientifique objective sur les vertus réelles de cette plante, retardant ainsi l’exploration de ses potentiels bénéfices médicaux. Ce n’est par exemple qu’en 2018 que la FDA (la food and drug administration,institution américaine chargée de la surveillance des médicaments) a approuvé le premier médicament à base de CBD pour le traitement de certaines formes d’épilepsie. 


Qu’est-ce que le cannabidiol ?

Le cannabidiol (CBD) est un composé organique naturel appartenant à la famille des cannabinoïdes, présent dans la plante de cannabis. C’est le deuxième le plus étudié après le THC. Il agirait sur l’organisme en stimulant la production d’anandamide, impliquée dans la gestion des émotions. D’autre part, il exercerait une protection des neurones et des nerfs. 

Les deux variétés de cannabis les plus connues sont le Cannabis indica et le Cannabis sativa. Le Cannabis indica est originaire du Maroc, de l’Afghanistan, du Népal et de la Turquie. Quant au Cannabis sativa, il trouve racine en Amérique latine, au Mexique, en Thaïlande et en Afrique. Il existe cependant une troisième espèce, plus confidentielle, qui se nomme Cannabis ruderalis, que l’on peut trouver en Asie centrale (steppes de la Russie, du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan), en Europe de l’Est et en Sibérie.

Ces trois sous-espèces contiennent diverses molécules, dont le CBD et le THC, parmi une centaine de cannabinoïdes identifiés. Le Cannabis ruderalis a une très faible concentration en THC, ce qui le rend peu ou pas psychoactif. Cette caractéristique est l’une des raisons pour lesquelles il est rarement utilisé à des fins récréatives.

Le saviez vous ?

On peut extraire le CBD d’autres plantes, tel que le houblon, qui fait comme le chanvre indien partie de la famille des Cannabaceaes. Et ceci, sans aucun cadre contraignant, car il n’y a pas de THC dans le houblon.


Depuis quand le CBD est-il autorisé à la vente en France ?

En France, seule la vente et l’usage du CBD sont autorisés et réglementés depuis 2020. Et pour rappeler un peu les événements, la France n’a pas brillé dans la mise en place de cette autorisation. En effet, il a fallu un rappel à l’ordre de l’Europe, assorti d’une décision de la cour européenne de justice en novembre 2020 condamnant l’attitude bloquante de la France, pour que notre cadre règlementaire se conforme enfin au cadre européen et autorise la vente du CBD, sous conditions via de nouvelles réglementations.

Ainsi, cette décision a permis la cessation des poursuites injustifiées contre les premières sociétés commercialisant le CBD. Enfin, on a pu trouver ce fameux CBD en pharmacie ou en boutique spécialisée.

Le CBD, abréviation de cannabidiol, à cause du contexte compliqué, a mis des décennies avant que les pouvoirs publics comprennent qu’il fallait distinguer la partie psycho-active de la plante, de la partie qui possède des vertus médicinales : le fameux CBD.


Quels sont les bienfaits du CBD ?

Le CBD est souvent utilisé, entre autres, pour soulager la douleur, l’anxiété et les troubles du sommeil. Il peut être utilisé pour diverses affections, telles que les nausées, les douleurs articulaires, la perte d’appétit, ou encore l’asthme. Il n’a pas d’effets psychoactifs et ne provoque pas d’euphorie ou de modification du comportement. Son mécanisme d’action repose principalement sur son interaction avec le système endocannabinoïde, qui assure un rôle stratégique dans la régulation de divers processus physiologiques. Bien qu’il soit déjà reconnu pour de nombreuses propriétés thérapeutiques, il est probable que de nouvelles vertus lui soient attribuées à l’avenir, à mesure que les recherches progressent.

Le traitement des nausées

En particulier les nausées induites par des traitements médicaux lourds, tels que la chimiothérapie. Le CBD peut en effet agir sur les récepteurs impliqués dans leur contrôle, permettant alors un soulagement significatif à de nombreux patients confrontés à ces effets secondaires invalidants.

La gestion de la douleur

Qu’il s’agisse de douleurs articulaires liées à des pathologies inflammatoires, de douleurs menstruelles ou encore des douleurs chroniques associées à des maladies graves comme le cancer, le CBD se comporte comme un modulateur de la perception de la douleur. Sous forme d’huile, il peut être appliqué localement sur les zones concernées et fournir un soulagement rapide et ciblé.

Sur des douleurs articulaires inflammatoires, comme dans une poussée d’arthrite, on pourra essayer une préparation de CBD sous forme de crème, ou bien pourquoi pas, 2 ou 3 gouttes d’huile appliquées directement sur la peau. Si vous êtes réceptif, les résultats peuvent être rapides. Quoi qu’il en soit, il est facile de se rendre compte si on est réceptif ou non à cette molécule végétale : il suffit de l’essayer.

Prurit et inflammations cutanées

Autre domaine d’application du CBD : sous forme d’huile ou de crèmes topiques, il permet d’apaiser les irritations cutanées grâce à ses propriétés anti-inflammatoires et hydratantes. Cela représente une option intéressante pour les personnes souffrant de dermatites ou d’autres affections cutanées inflammatoires.

Le traitement de l’asthme

Dans le traitement de l’asthme, le CBD présente un potentiel en tant que bronchodilatateur naturel. Cette maladie respiratoire, souvent accompagné d’un facteur anxieux, peut être atténuée par son effet relaxant  sur les muscles des voies respiratoires et son action anxiolytique. Cette double efficacité en fait une alternative naturelle pour réduire la fréquence et l’intensité des crises.

Les troubles du sommeil

Les effets du CBD sur l’anxiété et les troubles du sommeil ont également été largement documentés. En favorisant la relaxation et en réduisant les niveaux de cortisol (l’hormone du stress), le CBD contribue à une meilleure gestion des états anxieux. Pris avant le coucher, il facilite l’endormissement et améliore la qualité du sommeil, ce qui peut être bénéfique pour les personnes souffrant d’insomnie ou de réveils nocturnes fréquents.

À titre d’exemple, quelqu’un qui a des difficultés d’endormissement liées à des soucis et de l’anxiété, pourra commencer par prendre après souper 8 gouttes d’une huile à 10%, qu’on pourra associer à d’autres plantes médicinales comme la passiflore (2 gélules) et la pavot de Californie (30 gouttes d’extrait fluide).

Le CBD aura alors une action anxiolytique, renforcée par la passiflore, et une action inductrice du sommeil, renforcée par le pavot de Californie. L’association avec 2 mg de mélatonine peut aussi s’envisager comme régulateur des réveils nocturnes.

Mise en garde

Avant toute utilisation du CBD à des fins thérapeutiques, il est toujours recommandé de demander l’avis d’un médecin au préalable.


En pratique, comment employer le CBD ?

Il est préférable de demander des conseils à un professionnel de santé avant toute utilisation (médecin, pharmacien, thérapeute). C’est tout de même, bien que l’utilisation du CBD présente peu de risques, la meilleure manière de faire. Les formes galéniques et les modes d’utilisation sont nombreux. Et si votre médecin, votre thérapeute ou votre pharmacien connaît bien la plante, il lui sera facile de vous conseiller. En pratique, on commence toujours par de faibles doses, car certaines personnes sont très sensibles et pourront obtenir de bons effets avec de toutes petites quantités. On peut ensuite adapter le dosage.

Sous quelles formes peut-on le trouver ?

Le CBD se présente à la vente sous la forme d’huiles de différentes concentrations, de 5% jusqu’à parfois 40%, sous forme de gélules, de fleurs, d’infusions, de pastilles, de roll-on… Il existe de nombreuses formes galéniques. Cependant, la plus forte demande concerne l’huile de CBD.

Le CBD est obtenu de la plante par un procédé d’extraction, puis mélangé à une huile végétale, qui est parfois, d’ailleurs, de l’huile de chanvre. Il persiste souvent de petites quantités de THC, mais trop faibles pour déclencher des effets secondaires. 

On trouve des mélanges de CBD avec du CBG, du CBN, parfois de la mélatonine. Ce qui peut être une bonne idée pour quelqu’un qui aurait une rupture de ses rythmes de sommeil. Il peut se vendre sous la forme de fleurs, comme une tisane et se consommer sous forme d’infusion. 

Pourquoi le CBD est rarement abordé en phytothérapie ?

Le CBD occupe une place particulière dans le domaine de la phytothérapie, en raison de son histoire relativement récente et de son contexte complexe. Il a été isolé pour la première fois en 1940 et sa structure n’a été élucidée qu’en 1963. Il est donc un nouveau venu dans la discipline, comparé aux autres plantes médicinales. Cette jeunesse relative explique en partie pourquoi il n’est généralement pas étudié en phytothérapie. Bien qu’il justifie d’un potentiel thérapeutique engageant, les études cliniques de grande envergure restent limitées pour la plupart des indications. Cette situation contraste avec la phytothérapie traditionnelle, qui s’appuie généralement sur des usages ancestraux et des preuves scientifiques plus établies.

De plus, le statut légal ambigu du CBD dans de nombreux pays a longtemps freiné son intégration dans les pratiques de phytothérapie conventionnelles. L’association du CBD au cannabis a également joué un rôle dans sa marginalisation, malgré l’absence d’effets psychoactifs. Cette image négative a contribué à le maintenir à l’écart des approches phytothérapeutiques classiques.

Par ailleurs, l’utilisation du CBD sous forme de molécule isolée ou d’extrait standardisé diffère de l’approche traditionnelle de la phytothérapie, qui privilégie souvent l’utilisation de la plante entière ou de parties (feuille, fleur, tige, etc.).

Malgré ces obstacles, l’intérêt pour le CBD en tant qu’outil thérapeutique ne cesse de croître. À mesure que la recherche progresse et que le cadre réglementaire s’éclaircit, il est probable qu’il soit de plus en plus intégré dans les approches de phytothérapie à l’avenir.

Quels risques présente ce type de consommation ?

À forte dose, le cannabidiol peut entraîner des somnolences sur une personne sensible à la plante. On évite ce risque en commençant par de petits dosages.
D’autre part, il y a certaines précautions d’emploi. En effet, le CBD est contre-indiqué chez les personnes ayant :

  • des antécédents de troubles psychotiques comme la schizophrénie ;
  • une insuffisance hépatique ;
  • une insuffisance rénale ;
  • une insuffisance cardiaque ;
  • un traitement immunosuppresseur par Everolimus (cancérologie), car présentant un risque de surdosage de la molécule.

On sera également prudent chez les personnes prenant des antiépileptiques et des benzodiazépines. Parce que les effets peuvent se cumuler. Ce qui peut être l’effet recherché dans le cas d’une volonté de diminuer un traitement médicamenteux, mais cela ne peut s’envisager qu’avec un suivi médical. Il est recommandé de bien se renseigner sur les éventuels effets secondaires et d’avoir toujours à l’esprit que le CBD ne peut remplacer les médicaments prescrits par un médecin. 

Attention ! Le CBD est contre-indiqué chez les femmes enceintes, les femmes qui allaitent, et les enfants.


Que faut-il retenir ?

Le CBD est une molécule intéressante, qui présente peu d’effets secondaires et peut-être utile dans quelques cas comme les douleurs, le stress et les troubles du sommeil. Le tout étant de se faire accompagner par un professionnel, plutôt que de faire de l’automédication.

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